•   Je pensais vous parler un peu de mon voyage, vous montrer quelques photos...Et puis voilà que, ce matin, je me réveille en train de rêver...Quoi d'extraordinaire, me direz-vous ?  Pour vous peut-être...mais moi, mes rêves s'évaporent dès que j'arrive à la conscience et il me semble toujours passer à côté d'un trésor qui m'échappe...C'est comme si une part de ma vie m'était ôtée...
      Ce matin donc,non seulement je me souviens mais je suis encore dans mon rêve...Je pourrai toucher mon interlocuteur tellement je le sens présent..Je vois ses mimiques, ses marques d'intérêt...C'est monsieur le maire de notre village qui, sachant que j'ai fait un peu de théâtre amateur m'interroge...et ses questions sont très pertinentes..Il est évident que, s'il avait un peu de temps à lui, il se lancerait bien dans cette aventure...Et alors que nos conversations ne sont jamais allées plus loin qu'un simple bonjour,comment ça va, ou va-t-il faire beau aujourd'hui....ce matin mais il est vrai que c'est un rêve,je sens que mes réponses sont trop brèves à son goût, qu'il veut plus de détails,qu'il veut comprendre de l'intérieur le plaisir que l'on éprouve à se lancer dans ce genre d'activités...
      Et ce qui est curieux, moi qui ne me souviens presque jamais de mes rêves, c'est que j'ai la quasi certitude que ce rêve est déjà venu plusieurs fois toujours à peu près semblable....
      J'espère que c'est le début d'une longue série de rêves qui m'arriveront encore tout frais à mon réveil.


    En attendant , je vous envoie quand même une photo du voyage...C'est une des portes  de Marvejols..Il y en a une autre  à l'autre bout de la rue qui est très longue et toute droite et bordée de commerces





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  • "Paysages paisibles ou désolés.
    Paysages de la route de la vie plutôt que de la surface de la Terre.
    paysages du Temps qui coule lentement, presque immobile et parfois comme en arrière.
    paysages des lambeaux, des nerfs lacérés, des "saudades"
    paysages pour couvrir les plaies, l'acier, l'éclat, le mal, l'époque, la corde au cou, la mobilisation.
    Paysages pour abolir les cris.                           
    Paysages comme on se tire un drap sur la tête."
      
                                                          Henri Michaux


    Je reviens chez moi après trois jours et demi d'absence...
    Un petit voyage dans l'Aubrac que nous avions eu tant de plaisir à traverser à pied ,il y a quelques années quand nous marchions sur le chemin de Compostelle
    Paysages paisibles ou désolés,nous dit Michaux, je ne sais dans quel pays il se trouvait quand il a écrit ce poème, mais il est vrai que l'on pourrait peut-être parler ainsi de  l'Aubrac...Pour moi, ils sont surtout paisibles et pacifiants...Des prairies vallonnées, des grosses pierres volcaniques, des murs de pierres sèches...des vaches évidemment...Une âpre beauté se dégage de ce plateau..Mais, bien sûr, il vaut mieux s'y promener à pied pour mieux s'imprégner de ce paysage, pour mieux y pénètrer;

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  • J'étais très jeune quand j'ai découvert ce poème, il m'enchante toujours autant

                                     L'amoureuse en secret de René Char

    "Elle a mis le couvert et mené à la perfection ce à quoi son amour, assis en face d'elle, parlera bas  tout à l'heure en la dévisageant : cette nourriture semblable à l'anche d'un hautbois.

     Sous la table, ses chevilles nues caressent à présent la chaleur du bien-aimé, tandis que des voix qu'elle n'entend pas,la complimentent. Le rayon de la lampe emmêle, tisse sa  destruction sensuelle;
     
     Un lit,très loin, sait-elle, patiente et tremble dans l'exil des draps odorants, comme un lac de montagne qui ne sera jamais abandonné."

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  • "En ce moment soupirant et pensif assis tout seul
    Il me semble qu'il est d'autres hommes dans d'autres pays, soupirants et pensifs,
    Il me semble pouvoir regarder au-delà et les observer en Allemagne, Italie, France, Espagne;
    Ou loin, là-bas, en Chine, ou en Russie, ou au Japon, parlant d'autres dialectes,
    Et il me semble que si je pouvais connaître ces hommes, je leur deviendrais attaché comme je fais aux hommes de mon pays,
    OP, je sais que nous serions frères et amants, Je sais que je serais heureux avec eux."
                                                              Walt Whitman


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