• Je vois mon petit fils  plongé dans un calendrier.
    Je lui demande : "que cherches tu ?"
    -Je cherche tous les vendredis 13 , il paraît que ça porte malheur et moi je suis né un vendredi 13,me répond-il
    -Eh bien moi, lui dis-je, je suis aussi née un 13..tu pourrais aussi bien dire que cela porte bonheur,  es-tu malheureux?
    -Non
    -Eh bien, tu vois bien que cela porte bonheur
    -Je ne suis pas malheureux mais je ne suis pas heureux non plus, je suis entre les deux
    -Qu'est-ce qui te manque ?
    -Rien

    Mais nous étions arrivés à destination et nous devions nous séparer mais j'espère bien reprendre la conversation un prochain jour...Je ne me souviens pas, quand j'étais enfant, m'être un jour demandée si j'étais ou non heureuse et s'il me manquait quelque chose mais son rien ne m'a pas semblé très convaincu...

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  • Je bavarde avec une amie.
    Elle ne pratique aucun art ..Et pourtant, je la considère comme une grande artiste ...
    Son art, elle le pratique essentiellement dans les relations humaines...
    Et elle me dit : lors des stages jALMALV que j'ai fait il y a quelques années, ce qui m'a le plus marquée, c'est cette phrase :
    "Il faut toujours vous dire que celui que vous avez en face de vous est plus grand que vous ne l'imaginez"

    Eh oui, me dis-je ensuite en moi-même..Parfois, nous nous taisons...nous disant en nous-même que les autres ne peuvent pas nous entendre, qu'ils n'ont pas envie d'écouter....
    En réalité, et c'est notre peur qui nous incite à trouver ces prétextes fallacieux, c'est notre peur qui les rapetisse  ou c'est notre paresse qui nous empêche de cherche le mot juste, la bonne manière de lesatteindre sans les blesser, le ton qui convient pour trouver le chemin de leur coeur...
    Si nous étions plus aimables, nous le trouverions...Si nous étions plus confiants...ils pourraient montrer ce qu'il y a de meilleur en eux et un échange pourrait avoir lieu qui nous enrichirait mutuellement.

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  • Tout devrait aller pour le mieux
    mais ai-je voulu me mettre en harmonie avec ce ciel de pluie
    Une tristesse sournoise et profonde me grignote,
    l'air de rien, l'air de n'y pas toucher;
    Pourtant elle est là et colore de gris sale
    une palette qui devrait être en couleurs toutes douces et joyeuses...
    J'ai beau en rire en sourdine et me moquer d'elle
    car j'en connais la cause...
    C'est une souris qui accouche d'une montagne
    et c'est proprement ridicule et sujet à comédie, à vaudeville...
    Elle est quand même là, tenace et têtue,
    je la regarde bien dans les yeux..
    je lui souris même...
    Enfin serait-il raisonnable de reprocher à la tristesse d'être trisite...
    Elle est ce qu'elle est et il lui faut bien loger quelque part....
    Je lui souris, je ne me lasse pas de lui sourire....
    Et la voilà partie...
    Je ne l'ai pas vue s'en aller
    Adieu tristesse !

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  • Eh oui, je vous parle encore d'un livre..Je l'ai découvert hier, un tout petit livre dans la collection "Petite philosophie du voyage"..Il est écrit par Anne Le MAîTRE et s'intitule "Les bonheurs de l'aquarelle"
    Elle n'est pas peintre, elle est professeur...Si elle peint, c'est pour dialoguer avec chaque brin d'herbe, chaque arbre, chaque pierre qui composent le paysage qu'elle a choisi de peindre..Elle va à la rencontre du réel, un pinceau à la main...C'est sa manière d'être à l'écoute du monde
    "Il est des moments, dit-elle, où une force incite à s'en aller marcher droit sous le ciel, un pas après l'autre, le souffle accordé à celui du vent. Le chemin non pas comme moyen..mais comme lieu de vie, comme fin en soi"
    Je ris en lisant cette phrase car hier, justement, j'avais une irrésistible envie de marcher...Nous devions faire une balade avec des amis mais la pluie les a découragés..Le soir, le désir devenant plus pressant encore, je me décide à marcher  toute seule..J'ouvre la porte et c'est un rideau de pluie qui m'arrête...Non, décidément, ce n'est pas le moment , reprenons notre livre...Il y a des passages délicieux
    "Il poussait, à l'angle d'un jardin, certain buisson d'un chèvrefeuile bruissant d'abeilles dont le parfum plus doux qu'un baiser m'arrivait par vagues. Foin de la météo, ce buisson m'appelait. Il s'agissait de capturer en quelques traits le bruissement, le parfum et le baiser. Le baiser surtout."
    "J'ai toujours été frappée par le fait qu'il y a dans l'aquarelle quelque chose qui s'approche de l'expérience du zen; Une façon concentrée de faire silence, de se laisser emplir par les choses, de délaisser le sentiment au profit de la sensation. Ce n'est plus moi qui regarde la fleur, c'est la fleur qui pousse en moi ses fleurs et ses pétales"
    "D'ailleurs on ne peint pas une chose, en fait, on peint une émotion. Un lien.Le surgissement d'une rencontre. Ce que l'on entend lorsque, enfin, on se met à l'écoute.."

    L'aquarelle, c'est quelque chose que je ne connais pas du tout mais elle m'en donnerait bien l'envie....peut-être!

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  •  C'est en réponse aux récents commentaires de Dourvach que je publie ce texte trouvé hier, au hasard de mes lectures...En fait ,je crois que certains ont besoin de retranscrire la réalité en restant le plus proche d'elle et d'autres ont besoin de passer par l'imaginaire...Les deux démarches sont intéressantes...

    Michèle Desbordes ( Les petites Terres)
    "Plus tard, au moment d'entreprendre ces Petites Terres qui étaient une autre version de la  nuit de Jacob,et même ensuite alors que déjà j'y étais et depuis un certain temps engagée, j'ai longtemps hésité pour parler de toi, de nous entre une possible fiction et le récit véridique dont l'aspect de confidence me heurtait et sans doute même me rpugnait, mais peut-être pas autant que d'inventer quoi que ce fût à partir de notre propre histoire, j'ai commencé cette fiction demeurée sans nom où l'on voyait, c'était même l'image qui fondait le texte, le vieil homme pleurer  sur sa chaise devant la fenêtre et puis j'ai renoncé, le besoin de vérité est revenu en force et aurait-on dit comme une possible expiation, l'aveu sur la place publique  que faut-il croire j'appelais....

      ...où donc commence la fiction et où s'achève-t-elle, et qui sommes-nous quand nous entreprenons de figurer le monde autour de nous, non pas ce que nous en voyons et qui se dessine là sous nos yeux, mais quelque chose d'autre...."

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