• C'est un jeu proposé par Enriqueta
    "Je m'étais couché(e) tôt ce soir là. Je ne saurais dire depuis combien de temps je dormais quand je fû arraché(e) au sommeil par une voix. J'ouvrais les yeux et découvrais que la télévision s'était rallumé toute seule.  Alors que je prenais la télécommande pour l'éteindre, je me rendis compte que le présentateur (la présentatrice) était en train de s'adresser à moi. Il me disait Marie (ou Pierre), n'éteint pas la télé, j'ai quelque chose de très important à te dire"...


    Ecrivez la suite!
    Intriguée, ,je prête l'oreille..Est-ce à moi qu'il parle ? Sans doute, je suis seule dans la pièce...Et d'une voix très basse et très confidentielle, il me dit :Gazou, écoute bien et n'oublie pas " limpide est le courage du bonheur"...Ces mots là, je les ai déjà entendus ou je les ai lus quelque part, je ne sais plus où mais cela ne s'adressait pas à moi...
    J'essaie de comprendre...L'alliance de ces trois mots me plaît, j'aime ce qui est limpide et que courage aille avec bonheur me convient , il faut du courage pour être heureux,oui, ça se construit le bonheur....La phrase est courte sans doute mais  a beaucoup à nous dire..Je suis plongée dans mes réflexions si fortement que je ne m'aperçois pas de la disparition du présentateur  et quand je reviens à moi..je constate que la télévision est bien éteinte, ce qui est tout à fait normal..je ne me suis encore jamais endormie devant la télévision allumée...Mais alors d'où me vient cette phrase qui m'habite depuis un moment..Je regarde autour de moi..Il y a un livre de Henri Bauchau à côté de moi, c'est la lecture que j'ai faite juste avant de m'endormir

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  • Demain matin,de très bonne heure, je pars jusqu'à dimanche soir.
    Je publierai quelques textes cependant.

    A qui dire l'angoisse du départ
    A qui dire mon désir tout aussi brûlant
    de vagabonder en des terres lointaines
    à la recherche de ce que je ne sais pas?

    A qui dire ce besoin de me terrer et ne plus bouger
    A qui dire cete tourmente en moi
    ce déchirement entre des désirs opposés?

    A qui dire ce désir de mort
    ce désir de vie,
    d'une vie lumineuse?

    Oui, plutôt la mort qu'un entre-deux terne et fade...
    Et pourtant,je sais que la vie peut être intense
    même dans les lieux les plus ordinaires
    et les plus familiers.
    Il suffit de voir...
    il suffit d'entendre...
    le bruissementd e l'herbe..
    la chanson  du ruisseau...
    le regard du passant...
    il suffit...

    "L'essentiel est dans la capacité à vivre pleinement le quotidien" Henri Bauchau


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  •  Longtemps, j'ai voulu être invisible. A présent, je pense qu'être vu offre plus de bonheur et que l'état de passe-muraille n'est attrayant que s'il dure peu de temps.
      En fait, ce que je désiraisc'était d'être un ange...Est-ce le film de Wim Wenders qui m'a montré l'inanité d'un tel désir ? Est-ce d'avoir vu les anges se désoler de n'avoir pas de corps qui m'a fait aimer le mien ? Car comment aimer les autres, comment entrer en relation avec eux sans s'incorporer dans cette matière, si imparfaite soit-elle....Certes, elle nous limite...Finie la capacité d'être là et ailleurs, dans cent lieux différents....Mais là où je suis, enfin je suis totalement présent et dans cette présence je peux m'épanouir pleinement....
      Quelle merveille ! Habiter un corps et le ressentir comme totalement sien, aussi vraie que cette flamme intime  qui brûle en nous et fait notre originalité ! Ne plus traîner son corps par une corde afin qu'il ne nous échappe pas ( c'est ainsi que je me représentais dans mon jeune âge) ... ne plus traîner son corps..mais être lui, simplement, intimément...

    Longtemps j'ai ignoré que je pouvais préférer une couleur à une autre. Préférer c'était choisir et choisir c'était exclure.
    Exclure qui que ce soit ou quoi que ce soit, ne serait-ce qu'une couleur, n'était-ce pas m'exclure moi aussi, m'ôter le si peu de vie que j'avais, évidemment je ne pouvais pas me le permettre.

      Longtemps j'ai séjourné dans une demeure sans portes ni fenêtres. Le dehors, j'ignorais qu'il existait. Un jour, un orage survint, un pan de mur explosa et le soleil pénétra et me laissa tout ahurie...Je survécus à sa chaleur, j'appris à l'aimer...Il me devint nourriture et c'est avec étonnement, à présent, que je pense à ces années enfouies dans les ténèbres.....

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  • -Venez, lui dirent-ils, nous vous offrons l'apéritif.
    La vieille dame est affable et ces charmants voisins qui l'invitent ce soir la comblent par leur seule présence et lui permettent de ne pas se sentir isolée quand bien même le soir elle a fermé ses volets et sa porte à clé et qu'elle sait qu'elle devra passer sa soirée en compagnie d'un livre ou de la télé...
    Et lorsque lui va faire une course et qu'elle l'aperçoit,elle, sur le balcon qui lui envoie un tendre baiser touchant de naïveté quand on sait que, dans une heure au plus tard il sera de retour et qu'elle le guettera par la fenêtre...Cet amour si plein de fraîcheur rajeunit la vieille dame et elle s'enchante de cette invitation inattendue....
    Elle se rend donc chez ses voisins à petits pas précipités et que voit-elle ?
    Une bouteille de champagne sur la table, un énorme bouquet de fleurs rouges occupe tout l'espace de la pièce...
      Ils s'amusent ravis de son air étonné...
    -C'est que, lui disent-ils, ce matin, nous nous sommes mariés...
    - Eh oui, dit le monsieur, je voulais être en règle.
    Lui, c'est  un ancien de l'armée.
    Pour elle, c'était une formalité qui n'avait plus de sens. A leur âge, pensez donc ! Ils avaient tous les deux quatre vingt et un ans et vivaient ensemble depuis deux ans . Mais lui était si heureux de la conduire à la mairie que son bonheur jaillissait sur elle et tous deux savaient qu'aujourd'hui était un grand jour.

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  • "Il a une voiture depuis peu
    Il est en vacances
    Tous les matins
    Il vient faire le ménage
    De sa voiture
    Il rentre d'abord dedans
    Sort le bras gauche
    Met la main sur le toit
    Et tapote avec trois doigts
    en sifflotant
    Il est content
    Puis il sort.
    Il la regarde
    En fait le tour
    La caresse
    Il l'aime
    Il lui flanquerait une petite panne
    Avec plaisir
    Rien que pour pouvoir lui traficoter
    Le ventre
    Et se servir des outils tout neufs
    Dans le bel étui
    On se demande où est la femme
    Pendant ce temps-là."   George Perros

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