• Il était en recherche
    et si l'occasion  tant soit peu s'en présentait
    il n'hésitait pas
    à poser des questions essentielles
    au premier venu
    qu'il croisait dans la rue
    ou ailleurs,
    peu importe le lieu.


    Ce qu'il voulait, c'était un aveu :
    dites, savez-vous pourquoi
    l'amour est toujours malheureux?
    Et l'autre répondait ou ne répondait pas,
    parlant de ci,d e là,
    de la pluie et du beau temps,
    de politique ou de voyages...



    Et s'il répondait,
    c'était pour dire ce qu'il vivait,
    ce qu'il ressentait,
    ce que la vie lui avait appris....

    Et la vie reprenait 
    ses couleurs chatoyantes
    et des liens se tissaient
    et l'amour souriait....


    13 commentaires
  • "J'écris pour me parcourir. Peindre, composer, écrire: me parcourir. Là est l'aventure d'être en vie" affirme Henri Michaux dans Passages (1950). Toute l'oeuvre de ce poète, né à Namur, consiste en effet en une périlleuse traversée de ce qu'il appelle "l'espace du dedans". Et c'est l'un de ses traits les plus remarquables que de nous parler de l'être, et donc de nous-mêmes, comme d'un territoire à explorer, d'un paysage dont l'apparente stabilité dissimule de minuscules ou spectaculaires événements....

    Cette incessante mobilité -doublée d'une intense mobilisation- est le plus efficace remède que Michaux ait trouvé à sa vulnérabilité, à son insatisfaction et son défaut d'être. L'homme, tel qu'il nous le présente (sous les espèces de son héros Plume, par exemple) est une créature précaire, sans appuis, sans identité, livrée à l'aléatoire, jetée brusquement dans le monde où elle n'a pas sa place assurée, où elle doit sans cesse réapprendre à vivre, où il lui faut se protéger contre des forces adverses, se préserver de ses propres démons, et résister à la tentation de céder et de dormir.

    L'être de Michaux donne ainsi le sentiment d'une privation, d'une inadéquation foncière entre soi et le monde, d'une division intérieure intolérable. Il se trouve sans cesse aux prises avec une agitation intestine de figures contradictoires. Ce moi "en difficultés" s'effondre en lui-même. C'est celui d'un petit être au souffle court, aux muscles faibles, aux os fragiles: une créature chétive sujette à toutes sortes de vertiges et de métamorphoses, et qui va donc multiplier les mouvements et les passages pour tenter de se délivrer" Jean-                                                                     Marie Maulpoix

     

    Quelqu'un m'ayant demandé des renseignements sur  cet écrivain qui fut aussi peintre..J'ai trouvé ce texte qui me semble donner une idée assez exacte de Henri Michaux..J'aime cet auteur parce qu'il me déconcerte,parce qu'il me transporte dans un ailleurs insaisissable, parce que...je ne sais pas,parce qu'il m'étonne,je crois...

     

    "Quand on marche dans la campagne,lui confie-t-elle encore,il arrive que l'on rencontre sur son chemin des masses considérables. Ce sont des montagnes, et il faut tôt ou tard se mettre à plier les genoux. Rien ne sert de résister, on ne pourrait plus avancer, même en se  faisant du mal." (Je vous écris d'un pays lointain)


    8 commentaires


  • Le lendemain, comme chaque année,depuis cinq ou six ans, nous faisons une petite fête de la musique à la maison...Nous nous retrouvons une bonne trentaine..avec des pianistes, des chanteurs, et d'autres qui viennent seulement écouter..Certains chantent des airs lyriques, d'autres des chansons..seul ou à plusieurs...Chacun essaie de faire au mieux et a bien préparé ce qu'il voulait partager...mais l'atmosphère reste décontractée..Et ensuite, bien sûr, dans la cour, la soirée se prolonge par le partage de nourritures plus terrestres.Cest un joyeux moment de rencontres.

    11 commentaires
  • Ce soir là, nous étions invités à un repas russe

    Repas excellent
     Et merveille ! Deux excellents musiciens qui nous ont joué des airs russes une bonne partie de la soirée..Et ils jouaient si bien et avec tellement de plaisir..que la musique nous a régalés tout autant que le repas...Deux parmi les convives ont tenté de chanter avec eux ..Nous avons dansé un peu..L'ambiance était bonne et l'atmosphère délicieusement agréable...    Nous étions une cinquantaine et j'ai eu un peu d'inquiètude à l'arrivée....tant de monde et nous en connaissions si peu..Mais la musique, la vodka, la bonne humeur de chacun...L'heure venue de partir, j'étais légère et joyeuse....et la nuit qui suivit fut aussi belle et sereine que la fête...Et le lendemain aussi, mais ce sera pour un autre jour !

    13 commentaires
  • Voilà un texte de Henri Michaux dont l'humour m'a toujours réjoui

    "Je peux rarement voir quelqu'un sans le battre.D'autres préfèrent le monologue intérieur. Moi non. J'aime mieux battre.

      Il y a des gens qui s'asseoient en face de moi au restaurant et ne disent rien, ils restent un certain temps, car ils ont décidé de manger.

     En voici un.

    Je te l'agrippe ,toc

    Je te le ragrippe, toc

    Je le pends au paorte-manteau

    Je le décroche

    Je le repends

    je le redécroche

    Je le mets sur la table, je el tasse et l'étouffe

    Je le salis, je l'inonde

    Il revit

    Je le rince, je l'étire,(je commence à m'énerver,il faut en finir) je le masse, je le serre, je le résume et l'introduis dans mon verre et jette ostensiblement le contenu par terre et dis au garçon :"Mettez-moi donc un verre plus propre".

    Mais je me sens mal,je règle promptement l'addition et je m'en vais."  Henri Michaux


    25 commentaires