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"Le tout est de tout dire et je manque de mots
Et je manque de temps et je manque d'audace
Je rêve et je dévide au hasard mes images
J'ai mal vécu et j'ai mal appris à parler clair
Tout dire les rochers de la route et les pavés
Les rues et leurs passants
Les champs et les bergers
Le duvet du printemps,la rouille de l'hiver
Le froid et la chaleur composant un seul fruit."
Paul Eluard
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Je vais voir une amie
Da sa terrasse, il y a une vue superbe.
Mais ce qui attire mon regard
est là tout près.
Sur un arbre qui borde le jardin,
sur la plus haute branche,
devinez qui est là en pleine ville?
Un héron au long bec,au long cou...
J'ouvre la fenêtre,
pour le photographier...
Mais le bruit le met en alerte,
il déploie ses larges ailes et s'envole aussitôt
et disparaît...
Il vient là chaque jour,
mais trois pies qui ont élu demeure
en ce lieu
le chassent rapidement..
Aujourd'hui, elles n'étaient pas là,
il pouvait trôner à sa guise...
Et c'est moi, chasseur d'images qui l''oblige
à s'enfuir..
Alors il ne vous reste plus qu'à l'imaginer....
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Il est des écrivains qui, en écrivant , prennent des risques...Car ils s'exposent..Ils osent être authentiques..Et même s'ils parlent des autres , ils le font de telle façon que c'est aussi d'eux qu'ils parlent ou plus exactement de nous tous si tant est que nous acceptons de nous y reconnaître;
Ainsi,Emmanuel Carrère,dans son dernier livre "D'autres vies que la mienne"...Il nous parle de personnes réelles rencontrées dans sa vie réelle...Il essaie d'être le plus juste possible dans sa façon de les décrire, et délicatesse que j'ai beaucoup appréciée, il leur a donné le manuscrit à lire avant qu'il soit publié, avec la possibilité de supprimer ou de transformer les passages les concernant..Aucun n'a demandé le moindre changement..Il est vrai qu'il est plein d'attention et de respect pour chacun, qu'il n'y a jamais trace du moindre jugement...Il est totalement poreux, il absorbe ce qui fait l'autre, ce qui le constitue, il le fait sien...Ainsi que le disait le psychanalyste Michel Cazenave dont il parle dans son livre, il s'agit d'éprouver"une solidarité inconditionnelle avec ce que la condition d'homme comporte d'insondable détresse"...
Et c'est d'autant plus étonnant que, dans son précédent livre "un roman russe", il semblait n'être absorbé que par lui-même et ses secrets de famille.
Il nous parle de la mort, et bien davantage de la vie, de la maladie, du handicap, de la justice, de la solidarité qui fait de nous des êtres humains...
J'ai aimé la justesse de ses portraits :
"La confiance qu'il m'accordait, il l'aurait témoignée à n'importe qui, parce qu'il n'avait jamais pris le plide se méfier...Il ne jouait aucun rôle, n'avait aucun souci de mon opinion.Il n'était pas fier, il n'avait pas honte. Consentir à être sans défense lui donnait une grande force"
J'ai aimé le regard qu'il porte sur les autres, l'empathie dont il fait preuve, l'évolution qui est la sienne, sa capacité à reconnaître ce que ces rencontres avec les autres lui apportent, comment ils lui permettent de devenir lui-même, comment ils lui apprennent, sans le savoir, à aimer et à savoir être aimé.
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"Ce qui souvent alourdit notre marche, nous empêche d'avencer, c'est notre acharnement à atteindre un but, obtenir un certain quelque chose, nous emparer de cette vérité dont nous pensons qu'elle a un contenu ndéfini, qu'elle occupe un lieu fixe;Erreur que tout cela; Une seule chose est nécessaire,: nous défaire de nos entraves et nous rendre disponibles.Afin de pouvoir à n'importe quel instant nous porter là où affleure le vrai. Les mots me projettent au-devant de cet inconnu qui va leur donnner vie.""
"cette joie fougueuse, durable, qui naît de certaines rencontres. Parce que cette part en nous qui était assoupi ou bien morte, elles l'ébranlent, elles l'éveillent, y font surgir la vie."
"La simplicité- une simplicité d'être, de pensée, d'expression, de comportement- elle est depuis longtemps ce que je cherche à atteindre. Mais je m'exprime mal. Je n'ai pas à m'efforcer. Je n'ai pas à m'efforcer. La nécessité d'être simple est ce qu'on rencontre très tôt dès qu'on s'engage sur le chemin de la connaissance" CHARLES JULIET
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