• Il était obsédé
    Il était fou d'amour
    Il ne vivait plus.
    Tout ce qui n'était pas elle
    était fade et désolant.
    C'était elle la femme de sa vie
    et, elle, elle ne le regardait pas.

    Il sentit qu'il allait commettre l'irréparable.
    Une nuit,chez la vieille Isabeau, il courut,
    il n'en pouvait plus...
    Elle savait guérir les âmes et les coeurs malades
    et vous rendre à vous-même,disait-on.
    Elle le vit arriver , les yeux égarés,
    et elle lui dit : tu vas danser,
    ôte tes souliers.
    Et elle se mit à taper sur son tambour
    de plus en plus vite
    de plus en plus fort.
    Qui aurait pu croire qu'une vieille aussi décharnée
    pouvait avoir autant d'énergie?

    Lui, d'abord, resta immobile.
    Il voulait un remède, une potion magique.
    Danse, ordonna-t-elle,
    danse la tarentelle,
    elle délivre du mauvais
    et nous rend joyeux de vivre...
    Il commença à danser,
    il tourna, tourna
    avec une ardeur toujours  nouvelle.
    Il ne sentait pas la fatigue
    Il était de plus en plus léger...
    Au petit matin, elle le renvoya chez lui
    et lui dit d'aller quérir sa belle
    avant même les douze coups de midi.
    Elle dirait oui ou elle dirait non...
    Il saurait ensuite ce qu'il avait à faire...

    Il releva la tête et s'en alla la voir.
    Elle le regarda et lui dit:
    "Enfin, tu es là,
    je t'attendais.
    Enfin, tu t'es trouvé,
    jusqu'alors, tu ne m'avais rien demandé,
    tu te contentais de geindre comme chien battu.
    Tu faisais pitié
    Et moi, j'attendais un homme fier et clair
    avec qui je puisse m'allier.
    Enfin tu es là"

    Cette histoire m'a été racontée....
    Je crois bien qu'elle est vraie.


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  • Danse ! danse !
    Danse ta vie !
    Vide ta tête
    Tourbillonne
    Ne pense plus !
    Entre dans la musique
    Ecoute le rythme
    Epouse-le
    Ne fais plus qu'un avec lui
    Deviens musique
    Danse ! Danse !

    Longtemps, j'ai eu un corps figé, statufié,
    qui, dès qu'il entendait la musique,
    offrait un visage triste et se raidissait.
    Ce n'est pas pour moi, se disait-il.
    moi, je ne sais pas, je ne peux pas, je n'ai pas le droit,
    c'est interdit....
    Pourtant, comme je voudrais
    comme j'aimerais !
    Danse , entre dans la danse, c'est simple,
    disait une petite voix
    mais je croyais qu'elle s'adressait à un autre
    et je ne l'entendais pas.

    Un jour, pourquoi, je ne sais pas, j'ai osé...
    Un jour ,j'ai compris:
    le regard des autres, ce n'est pas lui qui m'empêchait.
    C'est mon regard à moi qui me paralysait...
    Alors, ne te regarde plus, ai-je dit.
    Entre dans la musique
    Sois à l'écoute
    et laisse ton corps danser
    comme il lui plaît.
    Laisse-toi danser.
    Abandonne-toi !
    La musique est une amie qui guérit.
    Le rythme est un ami.
    Deviens musique
    et ne pense à rien.
    Le corps sait.
    Il trouvera sa danse.
    Abandonne-toi.

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  • "De même, quiconque atteint l'extase semble ne plus voir en ces ennemis que des alliés : toute l'ombre déchirée, dissoute, anéantie ! Toutes les apparences absorbées ! Et la souffrance n'aurait plus été que l'occasion d'accéder à cette unité"         Philippe Jaccottet

    "Vivre, si prudent qu'on se veuille, c'est brûler"   Philippe Jaccottet

    "La médecine traditionnelle soigne le corps, la psychothérapie soigne les émotions et  les contes  soignent ...la flamme. Car la vie est une histoire de feu et le seul souci est de savoir régler la flamme.
                                                                                      Margalide, conteuse

    "Pour se sentir vraiment vivant, il faut avoir le courage de prendre conscience que nous sommes pris dans beaucoup de morts...Il faut une vie entière pour essayer de naître"  Christian Bobin


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  • J'avais quinze ans

    C'était  le printemps

    L'aube m'émerveillait
    Je voulais voir le lever du soleil
    La nuit m'enchantait
    et je voulais m'en imprégner
    m'y couler au plus profond
    le sommeil me semblait temps perdu
    jusqu'au jour où,
    épuisée,
    j'ai dormi vingt quatre heures d'affilée...
    J'ai compris alors que dormir était une nécessité.

    Mais les rêves de la nuit,
    aussitôt éveillée
    je les oublie.
    Ceux du jour, j'en garde le souvenir
    et je rêve à tout moment.

     


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  • Grand remue-ménage dans le village l'autre matin...
    Dans la nuit, une voiture brûlée, une autre mise hors d'usage, et une autre visitée...
    Il y a trois semaines déjà, plusieurs voitures ont été sérieusement endommagées...
    Le climat de suspicion, de peur, d'enfermement qui s'établit me navre...Cela ne résout pas le problème...
    Certes,se retrouver sans voiture dans un village est très handicapant, il y a bien quelques cars qui circulent mais peu s'arrêtent au village..
    Mais passer son temps à se délecter de ces histoires et à les ressasser à l'infini, ça ne sert qu'à vous détruire le moral...Et l'énergie vitale,le moral, c'est aussi important que les voitures quand même...Et ça, il nous appartient de le préserver

    "L'insécurité est le fondement de l'existence...Plus nous mettons d'énergie dans cette recherche de sécurité et plus le monde devient menaçant...Le pire danger est en nous...Dans notre peur...car elle nous rend dangereux...Il n'y a rien de pire que d'avoir une existence préservée...Pire que toute une vie où il n'y a jamais eu de naufrage parce qu'il n'y a jamais eu de profondeur"       Christiane Singer

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