"  Une pure disposition d'écoute,c'est à dire de présence, d'être là-près-de, sans rien revendiquer ni prétendre, sans prétention de parole ni d'écoute. Une disposition à être, tel que je suis pour qui est là, témoignage qu'il n'est pas seul, qu'il est humain parmi les humains, un parmi d'autres, qu'il peut réellement être là, sans jugement à subir, sans rien à fournir, dans une gratuité parfaite.Voilà la seule parole que je puisse dire avec ou sans mots; l'humble résonance que je puis donner à cette parole première qui ouvre l'humanité de l'homme : une sorte d'amour tellement humble qu'il ne vient pas à l'idée de le nommer amour.Et sans prétention à celà même!
  Et à cette disposition pure, il n'y aura rien à ajouter - rien. Je ne peux que purifier cette disposition, car elle est en moi fortement impure. Et il est vrai que la purifier sera aussi la déployer, faire fructifier en elle l'immense richesse de vie que porte l'humanité, élargir le clavier de la parole et du chant, qui retrécissent férocement toutes les prétentions à mesurer l'homme et à le régir selon tel  et tel ordre établi."
                                            Maurice Bellet  (le meurtre de la parole)

" Si le bonheur est dans la marche il est surtout dans la façon de marcher.
Il y a une façon de marcher qui fait de nous des touristes, une façon de marcher qui fait de nous des randonneurs, une façon de marcher qui fait de nous des pélerins.
Il ne s'agit pas d'opposer l'un à l'autre, marcher comme un touriste c'est peut-être marcher sur l'écorce,l 'écorce de la terre; marcher comme un randonneur c'est connaître la sève de ce monde, entrer dans cette sève ce mouvement, dans cette énergie même de l'univers et revenir le le soir avec les senteurs de la nature, les sons de la forêt, la beauté des paysages.
Marcher comme un pélerin c'est marcher avec le souffle qui donne vie à la sève, avec ce qui nous anime et nous permet de nous tenir droit dans la lumière."
                       Jean-Yves Leloup

Un rêve étrange hante ses nuits
un rêve qui la dérange,
un rêve qui l'horrifie.
Tout commence à merveille pourtant,
elle est invitée à un bal
et elle adore danser.
Elle est ravie.

On vient la chercher.
Elle doit prendre un ascenseur.
et l'ascenseur descend,il ne cesse de descendre,
il s'arrête au plus profond des mers.
Le maître des lieux l'accueille là
et lui présente sa cavalière.
Sa joie s'évanouit aussitôt
car cette dernière est lépreuse,
Elle en devient aveugle
tant son épouvante est grande.

Le maître des lieux insiste:
elle ne pourra retrouver la vue
que si elle embrasse sa cavalière
avec amour.
Elle essaie du bout des lèvres
mais tout son être n'est que refus et rejet,
Elle n'y peut rien.

A un moment, elle cesse de se révolter,
elle cesse de culpabiliser,
elle accepte ce qui est
et la vie fait son oeuvre,
l'amour jaillit de son coeur
et elle prend la lépreuse dans ses bras.
Elle la voit et elle la reconnaît.

Maintenant elle n'a plus peur.
Elle sait qui est cette lépreuse:
c'est une partie d'elle-même qu'elle refusait
et c'est son propre rejet qui l'avait enlaidie.


Maintenant elle est entière
et elle a retrouvé sa beauté.

"Mon Dieu,donnez-moi la sérénité d'accepter

les choses que je ne  peux changer;

le courage de changer  les choses que je peux changer ;

la sagesse d'en connaître la différence."

                                                         Reinhold Niebuhr
                                                         théologien protestant

Je connaissais cette phrase pleine de justesse depuis longtemps, j'ignorais jusqu'à hier à qui l'attribuer...
Je n'en sais guère plus maintenant puisque ce nom n'évoque rien  pour moi.Néanmoins , rendons à chacun ce qui lui appartient..
Et surtout, pour semer un peu de sérénité en moi et autour de moi,
je vais essayer de vivre ainsi..;
Mais pourquoi cela a-t-il l'air si simple quand je le lis
et pourquoi cela devient-il si compliqué quand je veux le vivre pour de bon?
je vais tenter de vivre ainsi

Quand on a rien à dire
on peut quand même trouver quelque chose à écrire
qui sera ce que le lecteur voudra bien y trouver.
La pensée la plus profonde peut paraître sans intérêt
au lecteur inattentif ou trop épuisé.
Et de la réflexion la plus banale,
celui qui sait découvrir de l'or pur en tout être et toute chose,
celui-là saura  extraire  un jus délicieux
et lui faire donner le meilleur.

Ainsi,celui qui n'a rien à dire n'a quà se taire,dit-on.
Se taire sans doute est préférable
Mais écrire est tout autre chose...
Ecrire, c'est se rendre attentif
à ce qui a besoin de se dire et que l'on ne connaît pas...
Cela demande beaucoup de silence , en effet,
pour explorer le vide qui est en soi...
Cela demande du temps et de la patience...
Cela demande d'accueillir
que tout peut se transformer en son contraire:
le vide devient plénitude,
le désordre devient sérénité
et le rien devient abondance.