• Il faut lire et relire son journal écrit de 1941 à 1943
    Elle est morte à Auschwitz le 30 novembre 1943 et , du camp de concentration où elle se trouvait ,elle a écrit à ses amis des lettres étonnantes.En voici quelques extraits

    "Tant de beauté et tant d'épreuves. Et toujours dès que je me montrais prête à les affronter, les épreuves se sont changées en beauté"

     

    "Il faut qu'il y ait un poète dans un camp pour vivre en poète cette vie-là- oui, même cette vie-là -et pouvoir la chanter"

    "La vie est belle et pleine de sens dans son absurdité"

     

    "Bien sûr,  c'est l'extermination complète. Mais subissons-là du moins avec grâce."

     

    "Je voudrais pouvoir trouver le mot unique qui me permette de tout dire, tout ce qui est en moi, ce trop-plein, cette opulence du sentiment de la vie."

     

    "J'aimerais tant vivre, contribuer à préparer les temps nouveaux, leur transmettre cette part indestructible de moi-même."

     

    "C'est notre seul moyen de préparer les temps nouveaux: les préparer déjà en nous. Je suis intérieurement si légère, si parfaitement exempte de rancoeur, j'ai tant de force et d'amour en moi" ETTY HILLESUM


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  • Cest aujourd'hui le jour de la rédac du mois.
    Voici la liste  de ceux qui y participent
    1/ckankonvaou;2/Avec nous en Floride...;4/Le blog de Laetitia Beranger;5/Le blog d'Orchidee;6/D'Athènes à Montréal;7/En direct des iles;8/Zürichardie;9/Il était une fois dans le sud...;10/le Denis Blog;11/Le blog de hibiscus;12/tranche de vie;13/Chocobox;14/good.mood;15/mouton.bergerie;16/une parisienne à Athènes;17/Lodi;18/Gazou;19/Sur les traces du chevalier ours;20/Betty looo-les cornus

      L'enfance,je me demande où s'est envolée la mienne tant  mes souvenirs sont peu nombreux...
    Il en est un cependant qui reste bien inscrit dans ma mémoire..Je dois avoir sept ou huit ans.Je suis avec maman dans un magasin et dans un coin, il ya un rayonnage avec quelques livres d'enfant. La collection s'appelle "Le livre d'or" et moi, dans ma naïveté ,je suis persuadée qu'il y a de l'or là-dedans, or étant synonyme de beauté tout simplement..Je demande à maman si elle veut bien  m'en acheter un...Elle proteste d'abord bien que le prix soit modique mais elle n'a pas l'habitude de faire des dépenses inutiles..Mes yeux supplient tellement  que finalement , ellee accepte et je repars triomphante avec mon petit livre .
      Arrivée à la maison, je plonge dans  l'histoire de Gaston et Joséphine..J'en ai pour à peine cinq minutes..Il y a une phrase ou deux par page et une grande image...Tu as déjà fini, me dit ma mère déçue..Moi,non, je ne suis pas déçue..C'est le premier livre que maman m'achète et même si l'histoire est trop courte et même s'il n'y a pas d'or dedans, pour une fois j'ai pu exprimer mon désir et être entendue et ça, c'est plus précieux que l'or, croyez-moi.

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  • De ma vie, je ne me souviens pas d'avoir désiré le printemps avec autant de force  que cette année et cette journée, hier,  a vraiment été merveilleuse..Le matin,une petite ballade d'une heure dans les alentours, ce que je ne m'étais pas autorisée depuis quelque temps,la bronchite m'ayant ôté le désir de mouvement..Rien de tel que d'avoir été privée  de quelque chose pour l'apprécier doublement quand on peut en jouir à nouveau...Comme l'air était doux et le vent  léger ! J'avais même trop chaud et j'ai trouvé cette sensation délicieuse et inédite, non éprouvée depuis longtemps..
    Et cet après midi,revenant assez tôt à la maison, j'ai pu lire  un petit livre captivant presque en son entier,assise au soleil, dans mon jardin..(Je vous en parlerai un de ces jours.) J'ai pu écouter les oiseaux qui, eux aussi, tout heureux , se gorgeaient de soleil et s'enivraient de leurs chants..J'ai pu assister au coucher de soleil...Ces simples bonheurs m'ont rempli d'aise et je les garde en moi précieusement.

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  •   Il y a quelques jours, je suis allée au théâtre.
    On jouait "le pulle",opérette amorale de Emma Dante.
    "Chaque spectacle de cette auteure et metteuse en scène italienne est comme une éruption : beau et violent,coloré et dangereux". C'est ce que je lis sur la petite feuille de présentation mais il faut voir le spectacle pour comprendre que ces mots là ne sont pas excessifs mais peut-être en-dessous de la réalité..Car,ce spectacle, on le reçoit en pleine figure, c'est réellement un choc...
      Les textes  et les chansons sont en dialecte sicilien...Une traduction s'affiche.
      Emma Dante conçoit ses piéces comme des paraboles, comme "un échange intellectuel entre les acteurrs et le public"..Elle y parle de la famille, de la mafia...Et ici des travestis...
      Et la plongée qu'elle nous fait faire dans leur monde est violente...J'ai d'abord ressenti de l'oppression et de la colère contre cet artiste qui nous infligeait pareille vision..Puis j'ai été très touchée, au bord des larmes tant elle a su nous faire pénétrer dans la souffrance de ces gens  dont le propre corps est devenu un objet  de plaisir pour les autres, ces gens qui, comme tout le monde, désirent être aimés et aimer...J'ai admiré les qualités des acteurs qui savaient tour à tour être chanteurs, mimes, comédiens, acrobates...
      Le théâtre,ça peut servir à cela : nous obliger à voir ce qui nous dérange, nous en faire prendre conscience et ainsi nous permettre d'avoir une pensée plus juste, plus proche de la réalité.

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  •   Ah ! Si j'étais à Bordeaux,je sais où j'irais...J'irais , à la base sous-marine, voir l'exposition du photographe Louis Stettner.
      Selon Nicolas César qui est le journaliste qui a écrit l'article que je lis , Louis Stettner nous"réapprend à poser notre regard sur la rue et sur ses personnages qui la font vivre"
      Il a fait une série de portraits en gros plan qui ne peut pas nous laisser insensibles car, comme nous le dit le journaliste "il a cette capacité à rendre sacré, à immortaliser ces visages d'anonymes, ces rencontres de rien, en créant de la beauté là où on ne s'attend plus à la voir"

      Louis Stettner
    est né en 1922 à Brooklyn et vit aujourd'hui à Paris
    Louis Stettner

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