•  Pour ceux qui recherchaient la photo de la dame à sa fenêtre,la voici! (article du 14 octobre),elle a mis un peu de temps pour arriver ici mais il ne faut jamais désespérer de rien.


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  •   Ils étaient là, autour d'une table de café,heureuse de se retrouver comme tous les lundis soirs,après l'atelier.C'était un moment de soleil dans la grisaille quotidienne...et qu'importe si le lendemain,la fatigue leur rappelait que la nuit avait été trop courte...Ils n'étaient jamais pressés d'écourter ce partage de paroles,de rires et de chaleur qu'ils savouraient ensemble.
      Parfois pourtant,ce n'était pas la joie qui les unissait mais il leur fallait échanger les mots qui disaient la douleur de vivre et de mourir;Ainsi,un soir,à peine installés et les amis réunis,Maeva lança que l'attente d'un enfant serait pour elle quelque chose d'impossible à supporter...Un tel c hangement dans la vie,elle ne serait pas capable de l'assumer...non,pas capable de faire la place à un petit être tout neuf maisexigeant toujours plus,l'obligeant constamment à penser d'abord à lui avant de penser à elle...
      Sybil écoutait sidérée,déchirée...car elle entendait,derrière ces paroles de refus,ces paroles tranchantes et sans appel...tout ce qui n'état pas dit,tout ce qui n'osait pas se dire,qui ne pouvait pas se dire et qui faisait souffrir Maeva...Et puis  Sybil avait une expérience si totalement opposée à celle de son amie que les paroles de cette dernière ne pouvaient que l'interpeller violemment ,si violemment qu'elle en restait sans voix.
      Toute petite déjà, Sybil savait que,pour devenir elle-même,elle devait mettre au monde au moins quatre enfants:elle ne pouvait exister autrement,pensait-elle..Et pas un seul instant de sa vie,elle n'avait regretté leur présence et le temps qu'elle leur avait consacré . Bien au contraire,c'était elle qui se trouvait riche de tout ce qu'elle leur donnait ; Tant et si bien qu'elle s'inquiétât,à la naissance du quatrième...Comment pourrait-elle les laisser partir librement,ces quatre trésors,s'il étaient la seule source de sa joie,si eux seuls savaient la faire vivre ? Comment les aiderait-elle à devenir autonomes si elle-même était dans une dépendance aussi fusionnelle ?Or,pourquoi avoir des enfants si ce n'est pas pour favoriser leur liberté?
      Dès que les tâches matérielles devinrent un peu mois accaparantes,elle s'ouvrit à d'autres sources de joie et c'est pourquoi elle se trouvait,ce soir-là,à minuit passé, en compagnie de ses camarades d'atelier.Quand elle écoutait quelqu'un,qu'il lui soit proche ou non,elle désirait sentir ce que l'autre sentait,le comprendre comme si elle était à l'intérieur de lui...Elle écoutait donc Maeva avec une attention extrême...taisant l'émotion qui la faisait si fort vibrer;
      Mais ce soir-là,quel vent soufflait et faisait vibrer les masques? La vérité se tenait -elle à table tout près de nous,?
    Gilles qui,d'ordinaire,savait si bien feindre l'écoute était là et faisait écho à Maeva,il dit simplement le refus,ll'angoisse qui l'avait submergé,à la naissance de son dernier enfant,cet intrus dont on n'avait pas prévu la chambre dans la nouvelle maison familiale,...Lui,le père,il était resté plusieurs jours,sans prononcer une seule parole avec les siens...Puis il continua,tant qu'à se dénuder,lui qui était d'une pudeur extrême,il se dévoila plus encore parlant des deux avortements qu'il avait vécus avec sa femme.
        Il n'y eut pas de vagues sur le lac tranquille de leurs esprits;.tout se passait à une profondeur telle que la surface restait immobile.
      Mais quel choc violent pour Syubil ! Elle qui avait vécu chaque naissance comme un miracle...elle qui re-naissait à chaque nouvel enfant...Et voilà que ,devant elle,ses deux amis disaient que cela pouvait être mortifère et qu'ils avaient préféré provoqué l'avortement pour ne pas vivre une expérience de mort....Voilà que devant elle s'ouvrait un pan de réalité jusqu'alors méconnue.
      En elle se tissa alors une toile très fort serrée de joie et de souffrance : joie de partager une conversation où l'essentiel se dit, où chacun peut être devant l'autre ce qu'il est au plus profond de lui, joie de voir  Gilles devenir transparent alors que d'ordinaire il se cache aisément derrière des cabrioles...Joie très puissante ...et pourtant souffrance profonde de voir combien leur expérience intime est opposée.
      Dans le groupe,il y avait aussi Vicenta qui écoutait intéressée tous ce que ses amis disaient mais,moins concernée,elle pouvait plus aisément garder une distance objective et offrir à chacun d'eux une écoute authentique.
      Isaline aussi s'était tue...mais c'était là son attitude habituelle...A cette époque ,elle n'envisageait pas encore qu'elle puisse avoir quelque chose d'intéressant à dire à ses compagnons...Inquiets par son mutisme,les autres lui posaient parfois des questions;..questions malhabiles sans doute car elles ne faisaient que renforcer sa forteresse intérieure...Cependant,ce soir-là,personne ne s'inquiétait d'elle et elle essayait de n'inquièter personne,en demeurant malgré la gravité de la conversation, dans une neutralité incolore. Comme d'habitude et même plus encore,elle se tut mais au retour,dès qu'elle se sentit protégée à l'intérieur de la voiture qui la reconduisait chez elle,protégée comme dans un ventre maternel,sans rien comprendre à ce qui se passait en elle,elle éclata en sanglots...mais,hélas,simples remous,la naissance ne serait pas pour ce jour là,,simplement la nostalgie d'une vraie vie devint un peu plus grande.
      Il eut fallu que la bulle explosât, que les mots salvateurs puissent jaillir,mais eux aussi,étouffés avant que d'être nés,ils ne vinrent pas au monde;

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    il s'agit,ce mois-ci ,d'imaginer un repas en tête à tête avec une personne célèbre et les questions que nous aimerions lui poser.
    Voilà encore un sujet qui me laisse rêveuse...
    D'abord,je n'ai pas spécialement envie de manger avec une personne célèbre.Je préfère la compagnie de gens que j'aime bien...Et puis,je n'aime pas poser des questions..chacun,à mon avis devant parler selon son désir et non sous la pression d'autrui.Ceci dit,je vais quand même me prêter à ce jeu...D'autant plus que ,parmi les personnes connues,il en est que j'aime bien...Le fait d'avoir une certaine renommée ne leur enlève pas tout attrait.Et puis,mes questions étant imaginaires,elles seront tout à fait tolérables.
    Quelqu'un que j'aimerais bien rencontrer,je crois,ce serait Henri Bauchau...Pour moi,c'est quelqu'un d'extrêmement étonnant et extraordinaire...A 95 ans,il vient d'écrire un roman superbe"Le boulevard périphérique" où il superpose  trois histoires qui se passent à des époques différentes :celle de sa belle fille qui se meurt d'un cancer,celle de son ami alpiniste tué pendant la guerre et celle du monstre qui l'a tué:lui et beaucoup d'autres...Et il nous fait pénètrer à l'intérieur de ses personnages d'une façon troublante..il y a un peu de nous dans chacun d'eux.
    -Vous m'intriguez beaucoup,cher monsieur,lui dirais-je s'il était en face de moi,comment fait-on pour garder une telle énergie à votre âge?une telle ténacité? une telle foi en l'homme?Qu'est-ce qui vous meut ?Et cela malgré la fatigue,malgré les douleurs? Qu'est-ce qui vous permet de croire que votre travail est une nécessité absolue pour vous et pour vos éventuels lecteurs et pour toute l'humanité ?  Car il me semble qu'il faut être intimement convaincu de cette nécessité pour mener à bien une telle tâche? Sinon,pourquoi s'astreindre à de tels efforts ? Comment fait-on pour garder une telle passion en soi quand le poids des ans pèse sur nous ?
    Voilà,je pense,les questions que je pourrais lui poser mais,en réalité,je ne les lui poserais pas..Je lui dirais tout simplement tout le bonheur que j'ai à le rencontrer,toute l'admiration que j'ai pour lui,pour son talent,pour son courage,pour son humanité,pour sa sincérité...Et lui,il dirait ce qu'il a envie de dire et s'il n'a pas envie de parler,sa présence,déjà,serait une parole suffisante.
    Et moi,je me dis,en cet instant que,sachant depuis quelques jours que,ce 15 octobre,j'allais parler de vous,j'aurais dû relire tous vos livres et plus spécialement  votre journal afin de mieux  me rapprocher de vous et je n'ai pas su  en trouver le temps et c'est bien dommage.

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  • consigne de la petite fabrique d'écriture (allez voir  la photo proposée)

    Que fait-elle à sa fenêtre?
    Pourquoi est elle à moitié nue?
    A-t-elle perdu la tête?
    Ou veut-elle enflammer le premier venu?
    Mais pour attiser qui que ce soit,
    il faudrait dans ses yeux un peu de joie.
    Or,dans ce regard si terne,pas une étincelle
    triste,triste elle est la demoiselle
    et si terriblement absente
    comme habitée par un lourd secret
    qui la rend transparente
    tant il est lourd à porter.
    Elle est tissée d'irréel
    Comment pourrait-on la toucher?
    Et même,en vitrine,à sa fenêtre,
    sa nudité ne permet pas de la dévoiler.

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  • Je ne peux entendre ta voix
    je ne peux entendre ton rire
    mais je peux te découvrir
    à travers tes motsqui fouillent,qui explorent
    l'inconnu
    l'indicible
    le non dit
    tes mots qui cherchent
    à mettre au grand jour
    ce qui est resté enfoui
    tes mots qui cherchent
    à relier
    la foule éparse et anonyme
    à lui faire ressentir
    que l'autre qui  a l'air si différent
    est pourtant comme lui
    semblable à lui
    et assoiffé d'amour.


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