Je ne sais pas

ce qui lui a pris cette année,
dès la fin février,
le printemps nous a sauté dessus,
et pas timide pour deux sous,
ça explose de partout.
amandiers,abricotiers,pêchers,forsythias,prunus, pommiers du Japon,
violettes,primevères,jonquilles
ça fleurit à qui mieux mieux,
du jour au lendemain,
à la va comme je te pousse,
on en est tput ahuris

Les jours s'allongent,s'allongent.
Bientôt,ce sera l'été,
pauvre de nous,
et nous n'aurons rien vu.
Et même si le froid et la neige reviennent,
ils ne le chasseront pas,
les fleurs  seront toujours là
et elles le proclameront;
oui,le printemps est là.

Je fais halte chez mon ami Vincent. Au loin,je vois la porte ouverte et je m'en réjouis.Mais j'ai beau faire le tour de la maison,il n'y a pas âme qui vive...Je m'asseois sur le banc dans la cour et commence à écrire . Au loin les montagnes...Le vrombissement d'un avion..quelques voitures...les oiseaux qui pépient à tire d'aile...Un grand calme est installé là...Soit,ce sera mon temps de méditation...J'en ai grand besoin en ce moment pour desserrer tous ces noeuds qui m'enserrent sans que j'en comprenne la raison...Un chien vagabonde sur la route...Un quad passe et trouble le silence...Dans la cour un ballon,deux vélos d'enfant,une balançoire,une cabane pour les petits. Un arbre a été abattu...Le grand platane trône toujours aussi majestueux...Je goûte la paix du moment...cette solitude habitée...Puis je décide de m'en aller...Je prépare un petit mot pour signaler mon passage et j'entre à l'intérieur pour le déposer...C'est à ce moment-là que j'entends un craquement à l'étage....Et je le vois qui descend l'escalier,un peu éberlué...Il ne s'attendait pas à une visite....Nous nous asseyons sur l'escalier et devisons un bon moment....Echange,écoute,partage,moment d'amitié...Son travail auprès des handicapés lui plaît de plus en plus..C'est  vraiment un bon moment !

"Je voudrais être quelqu'un d'autre
mais je ne sais qui.
Un étranger se tient le dos tourné,le front
levé vers la demeure embrasée des étoiles.
Je ne verrai jamais ses yeux
ni jamais les traits de son visage.
Je voudrais être quelqu'un d'autre,
un étranger,un autre que moi."

"J'écoute le vent,il efface mes traces.
Le vent  qui ne se souvient de rien
et ne comprend ce qu'il fait ni ne s'en inquiète
mais ce qui est beau à écouter
le vent doux,
doux comme l'oubli.
Lorsque poindra l'aube nouvelle
je poursuivrai ma route.
dans l'aube sans vent,j'entamerai
la marche à nouveau
posant mon tout premier pas
dans le sable merveilleusement intact.
Pär Lagervist"
Pär Lagervist est né en  Suède en 1891 et il est mort en 1974.Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1951