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Qu'est-ce que j'ai perdu?
J'ai perdu
la clé du Paradis.
J'ai beau chercher
Elle s'est évanouie
la vision merveilleuse.
Il a disparu
le temps suspendu
promesse d'éternité
où la beauté m'est apparue
dans sa plus vaste nudité.
Mais il n'est pas de clé
car il n'est pas de porte.
Le Paradis est un lieu
que l'on porte à l'intérieur de soi,
on ne peut pas le perdre,
tantôt illuminé par un feu bien présent,
tantôt dans les ténèbres,
c'est notre regard qui le découvre,
c'est notre regard qui le crée.
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Je me réveille
cinq heures du matin
pas envie de me lever
pas envie de rester au lit
morne ennui
tout est gris comme la pluie
qui tombe sur le pré endormi
envie d'être ailleurs
je ne sais où...
Mais sa main me caresse
pourquoi partir
me donne la tendresse
et le plaisir
Je goûte la saveur
de ce moment de partage
pourquoi en vouloir davantage
j'ai oublié le ciel gris
et me suis rendormie...
Et maintenant
même le soleil est là
pour saluer avec moi
cette nouvelle journée...
Et même c'est Pâques !
Et je vais de ce pas
me promener....
pour mieux goûter
la saveur de ce jour
que je vous souhaite à tous
plein de douceur.
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J'aime la simplicité de ce petit poëme qui,l'air de rien, nous dit beaucoup
Je sais,vous me direz
que je parle du chant
Et que ce que je chante
ce n'est que des chansons.
Quelque chose,à coup sûr,
de moins haut que le chant
.
Moi,je vous répondrai
qu'on chante ce qu'on peut.
Que pour chacun le chant
est cela qu'il se chante.
Qu'une simple chanson
peut emmener très haut.
Que la moindre chanson
peut guérir l'univers.
Aux yeux de qui la chante
qui d'elle a fait son chant.
Guillevic
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Elle était sur sa terrasse,elle est tombée...et la voilà le poignet cassé...Elle a 86 ans et elle vit seule depuis la mort de son mari.
Le chirurgien qui la voit à l'hôpital lui dit:"je vais vous mettre un plâtre"...-"Mais il n'en est pas question,lui dit-elle,vous comprenez,je fais du théâtre et j'ai plusieurs soirées prévues,je ne veux pas être handicapée ,vous allez m'opérer"
Le chirurgien est un peu abasourdi,il n'a pas l'habitude d'avoir des patients aussi rétifs...(J'avais une forme terrible,m'a-t-elle dit au téléphone,et je lui ai déployé le grand numéro...) La voyant aussi déterminée,il accepte et dit simplement :"je devais aller à Paris ce soir,eh bien je n'irai pas et je ferai l'opération"
Ses filles habitent pas très loin de chez elle,mais elle s'est toujours débrouillée seule,même dans des situations désespérées,et il n'y a vraiment pas de raison pour que ça change...mais,c'est quand même pas de chance,sa femme de ménage est malade et un ouvrier a commencé des travaux dans sa salle à manger,le jour même de sa chute...alors,la maison est un peu sans dessus dessous et elle tolère difficilement le désordre...et avec son poignet cassé,le droit,celui de sa bonne main...et l'autre qui lui fait mal à cause des rhumatismes...elle se sent vraiment mal à l'aise...
Un jour,sa fille lui téléphone...Comme d'habitude,elle commence par répondre que tout va bien...Oui,oui,elle s'en sort...et puis,elle se reprend,la lassitude la submerge,et elle dit :"non,ce n'est pas vrai,ça ne va pas,les travaux sont finis,et je suis incapable de tout remettre en ordre,je veux remettre mes rideaux et je n'y arrive pas,que dirais-tu si je te demandais de m'aider?tu n'as pas le temps?
Et sa fille de lui répondre : "eh bien, si tu me demandais de venir t'aider,je penserai que ma mère me croit capable de faire les choses aussi bien qu'elle et j'en serai très heureuse"
En entendant ces paroles,elle est tellement émue que les larmes lui brouillent la vue,elle n'a jamais pensé que sa fille serait heureuse de venir l'aider...elle prend conscience soudain qu'elle n'a jamais accepté que ses enfants lui rendent service,qu'elle s'est privée et qu'elle les a privées de ce bonheur.
L'après midi même,les voilà toutes deux réunies,les rideaux sont posés,les objets ont retrouvé leur place et elle se retrouve apaisée dans sa maison ordonnée selon son désir...Et le lendemain,une autre de ses filles lui téléphonant,elle ose renouveler une demande et celle-ci lui répond avec la même dextérité :"je viens cet après midi,maman"
Finalement,elle a eu de la chance de se casser le poignet.
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De ce tunnel enfin
vivante,je suis sortie
pourquoi et comment
cela n'est pas dit.
Mais une chose demeure certaine,
le ciel est bleu au-dessus de moi
et vif et léger est mon pas.
Et rentrant chez moi,
c'est avec joie
que je prépare le repas.
Certes il y aura d'autres abîmes,
d'autres cauchemars
et même si j'ai toujours peur du noir,
au plus profond des sombres couloirs,
peut-être forte de ce savoir
que ce qui commence a toujours une fin
qu'il y a toujours quelque part
une porte,une fenêtre,une main
qui vous emmène vers demain,
qu'il suffit de traverser la nuit
pour accueillir l'aube qui vient,
peut-être alors pourrai-je rire même dans le noir.
Et même si ce temps est un temps suspendu,
un pont flottant entre deux tunnels,
un pont tremblant,fragile et fondant
comme tout ce qui est parfait
rayonnante et vibrante,j'avance sur ce pont
et ces instants de liesse
je les garde en souvenir
comme un trésor précieux
que rien ni personne ne pourra m'enlever.
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