•   Un mois après la mort de mon fils,je rencontre une maman d'élève qui semble s 'étonner de me voir si en forme...Quand je lui dis la conviction que j'ai que toi,mon enfant,tu es dans la paix,elle me dit:"ah!c'est pour ça" et elle semble contente....Puis Swanny,son fils,me dit:
    _"C'est bizarre quand vouus êtes revenue,comme votre regard avait changé...vous ne nous regardiez plus pareil"
      Il a raison,cet enfant..
      C'est sur tous les être humains que j'ai un autre regard,je ne sais si je dois dire que "j'ai" ou que "j'avais"...Ce regard,je n'ai pas su le garder tout au long des années,il ne revient que par intermittences,il me faut le retrouver,c'est le précieux cadeau de mon enfant
           "Pourquoi ne pas donner des regards
           comme on donne du pain" 
    écrivait Tilk

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  • Je me réveille en pleine nuit et me vient aussitôt à la pensée ce que j'ai écrit la veille sur ce blog et vos mails qui m'ont réchauffé le coeur...et,en même temps,j'éprouve un étrange malaise,l'impression d'en avoir trop dit,d'avoir eu tort de vouloir approcher l'indicible...Pourtant,j'ai déjà parlé ici même de mon enfant trop vite parti et je n'en ai pas été troublée...Est-ce parce que cette fois-ci j'éprouve le désir d'en parler plus longuement et une voix en moi me dit : tu n'as pas le droit de te dévoiler ainsi...Car bien sûr,parlant de lui,c'est aussi de moi que je parle...Tant qu'il était vivant sur cette terre,nos vies étaient dissociées et maintenant,il est partout avec moi et je suis partout avec lui.
      Je voudrais ne parler que de lui pour le garder vivant...pas seulement en moi...mais aussi en dehors de moi..Toutes les années,depuis douze ans,nous invitons  deux couples d'amis:Marie-Pierre et Jacques,Jean et Marie-France pour fêter l'anniversaire de notre enfant : nous allons au cimetière porter des fleurs dans son petit jardin (cette année il y a encore des roses blanches),nous partageons un repas....La fidélité de mes amis m'émeut....
      Je suis aussi très émue  par le poëme que Moony m'a écrit hier  et dont je retranscris une partie (pour le lire en entier,allez sur son blog,il est dans mes liens)
           "Tu es là,
           Dans les points et les virgules,
           Sur la pointe de ma plume,
    Dans le frémissement de mon coeur en péril,
    Dans le cillement de mes yeux en écume,
    Ici,entre la peau et les os,
    Dans les veines et les vaisseaux."

    Merci ,Moony, si vivante et si vibrante,et tout mon coeur auprès du petit Meryem  et de sa maman


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  • Il y a six mois, j'ouvrais la première page de mon blog....
    Il y a trente et un ans,en fin de matinée, mon plus jeune enfant venait au monde et il y a douze ans il s'en repartait...un grand vide...vie et mort s'emmêlent...présence et absence se  confondent...

    Tu n'es plus là et pourtant tu es là, tu tiens toute la place...Les premières semaines,je te sentais derrière mon épaule droite...


    Joie et douleur mêlées...Je me dis que , enfin tu ne souffres plus, enfin je ne suis plus morte d'inquiétude...

    Le pire est arrivé, il n'est plus à craindre..

    .Mais c'est intolérable, on ne met pas au monde un enfant pour,quelques années plus tard le porter en terre...

    il y a maldonne,il faut recommencer la partie mais rien ne se recommence et tout se vit...

    Et tu es là,derrière mon épaule , et surtout au plus profond de moi, et tu me dis:

    "tout ce que je n'ai pas vécu, vis le à ma place, tout ce que je n'ai pas admiré, admire le pour moiI".. .Si je me laissais aller,ce serait comme si je te faisais mourir une seconde fois...Alors, je vis mon enfant, je vis !


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  • S6001296.JPG Hier matin,alors que je roulais pour rejoindre mon petit fils qui se trouvait tout seul chez lui,le jour se levait à peine et dans le ciel ily avait de magnifiques traînées roses....beauté éphémère,quelques secondes à peine et le rose était grignoté par le jour triomphant...La veille,c'étaient deux nuages qui avaient absorbé tout le soleil et de gris noir étaient devenus rose -flambant,il y en avait que pour eux...
      Pourquoi sommes-nous si absorbés et ne prenons-nous pas le temps d'admirer chaque jour cette beauté toujours changeante que le ciel nous offre?

      Hier matin donc,je suis partie de chez moi dès sept heures et demie pour garder mon petit Louis,jen'ai pas pu,comme chaque matin,écrire sur mon blog...J'en suis d'abord un peu contrariée....mais que c'est bon toutes ces choses qui nous obligent à changer d'habitudes....Petit Louis m'apprend à jouer aux mille bornes et il est très fier de gagner deux fois de suite...
      Quand je rentre chez moi,j'ouvre ma messagerie,il y a une dizaine de mails...ça me fait plaisir! Puis j'ouvre mon blog et je lis celui des autres...quel bon moment...Un plaisir différé n'en est que meilleur...Et je retrouve sur le blog de Gelsy une des citations que j'ai moi-même mis sur le mien tout à l'heure...Quelle coïn cidence amusante ! Je m'émerveille de tout ce que je trouve de beau...9a permet de regarder en face ce qui autrement serait insoutenable !

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  • "C'est en étudiant son démon que l'on réveille son ange,c'est en pénétrant dans le marécage que l'on ouvre les portes de la terre céleste.Le grand oeuvre consiste à rapprocher l'ange du démon,à les réunir au point de ne former qu'un seul et même être,une âme enfin rassemblée,unique et qui monte vers l'unique."
                                                                                                                                                    Christian Charrière

    "Les diables sont en effet les précieux gardiens du feu vital...Car,si dans la cave souterraine,ce feu intérieur est une colère sans nom;au rez de chaussée,il est rage de vivre et,aux étages supérieurs,pure joie d'exister"
                                                                                                                                            Guy Corneau

    "Confronter quelqu'un à sa propre ombre revient à lui montrer la lumière qui l'habite"  Carl Jung

    "Tous les dragons de notre vie sont peut-être des princesses qui attendent de nous voir beaux et courageux
                                                                                                                                               Rainer  Maria Rilke


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