• Descendant les marches de l'escalier,une femme raconte à une autre,sur le ton de la conversation ordinaire,la catastrophe survenue à sa fille;D'une voix neutre,avec seulement quelques vibrations se crètes,intimément pour rendre l'oreille attentive,elle dit:
    -sa fille seule dans sa maison,devant sa cheminée,soudain transformée en torche vive
    -l'eau qu'elle verse sur elle-même pour briser l'incendie
    -ses visites à l'hôpital,elle,la mère
    "ma fille,où je t'embrasse?
    tu n'as plus que tes yeux
    ton corps est une plaie
    et je ne peux te toucher"
    -le mari,effondré,qui ne cesse de pleurer
    -les enfants,tout petits,épouvantés,
    "maman,maman,elle n'est pas là!"
    -la vie ...arrêtée
    l'avenir..tissu d' angoisse
    Ce fut une catastrophe,répète calmement la femme
    Et maintenant? demande l'autre d'une voix sourde.
    -"Elle est chez elle,on lui a gardé ses petits pendant tout ce temps
    Ma fille,reprend elle,comme elle était belle avec ses cheveux noirs si longs,ils ont tout brûlé,elle les a perdus"
    L'autre n'ose plus poser de questions....La vie continue...
    Moi,silencieuse,j'ai vécu le drame,au seul son de cette voix dont le calme rendait plus intense la douleur.C'est avec détachement qu'elle parlait d'elle et c'en étiat d'autant plus émouvant...
    Je me réveille,dans la nuit, avec un souvenir de rêve...Je suis devenue cette fille
    mais le pourquoi et le parce que
    dans mon souvenir se confondent
    Suis-je  plaie vive parce que mon corps dédaigné ne peut vivre que brûlé?Où refuse -t-on de m'accueillir parce que je suis devenue intouchable?Je ne sais .Qu'importe!
    Mais étrangement,ce rêve est paisible:je suis incendiée,
                                                                           je suis défigurée,
                                                                           mais vivante je suis,
                                                                           ce n' est pas triste,
                                                                            celà est ainsi,
                                                                           celà se vit,
                                                                           mes deux yeux sont intacts.
    C'était un rêve.Maintenant,bien réveillée,je plonge dans la réalité de  cette jeune femme et de sa famille ...de sa lente remontée.
    Comment réapprend on les gestes de la vie...et le contact avec les autres...quand si brusquement la vie nous oblige à devenir une autre?
    Je voudrais connaître cette femme,je voudrais l'avoir connue avant
    Je n'oublierai pas sa mère,croisée un soir, dans un hall d'entrée...C'est sa simplicité grandiose, devant le malheur qui m'a si fort touchée...et je suis devenue brûlée vive...;

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  •   Excellente nuit...Presque huit heures de sommeil,d'une seule traite,ce qui est rare....Et pourtant,je n'arrive pas à sortir du lit,je m'attarde sous la douceur de la couette (ça aussi,ce n'est pas dans mes habitudes) et je me  réconforte en songeant aux bons moments des journées passées : à l'appel télé phonique de Myriam,aux commentaires reçus ces temps derniers et qui me confortent dans l'idée que ce que j'écris a aussi de l'intérêt pour les autres,que c'est un partage...Je songe aussi à la tendresse de Bernard,aux sourires de mes petits enfants,aux bellles ballades faites ce week-end avec les amis, à la découverte,hier,au volant de ma voiture, des chansons de Lili Boniche (ça me met le coeur en fête),aux lectures enrichissantes de ces derniers jours (blogs,romans,livres de réflexion)....
      Je songe aussi à la conférence où je suis allée hier(parfois,je suis déçue,le conférencier se perd et nous perd dans un discours compliqué,je me sens bête et je regrette de m'être déplacée)mais hier,la jeune prof de philo qui s'adressait à nous ,nous parlait  de Héloîse et Abélard et de leur amour merveilleux et impossible.En termes limpides et passionnés,elle nous montre comment cet amour si charnel et intellectuel au départ devient ensuite ,par la force des choses  et grâce à leur courage aussi,un amour spirituel....Y a de quoi réfléchir !  
      Mais tout à coup l'élan me vient,il est temps de se lever, la journée va être bonne !

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  • (Il y a longtemps,j'étais ainsi)
    Corps crispé,
    corps guindé,
    corps inhabité,
    corps qui pend
    comme vieille loque,
    la danse est là
    et ton corps résiste 
    malgré toi.
    Ton âme résiste,
    tu restes cloué;
    rivé comme un clou
    trop rouillé


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  • Le mal existe-t-il? Comment en douter?


    Le mal pourrait-il être évité? N'a-t-il pas sa raison d'être?


    Notre monde n'étant qu'humain et donc imparfait,comment le mal pourrait-il ne pas être?


    Voici quelques réflexions que j'ai glanées au cours de mes lectures

    "Le mal est le bien en formation mais pas encore prêt"  Gitta Mallasz

    La nuit où le Bouddha devait atteindre l'éveil,on dit qu'il s'est assis sous un arbre.Les forces de Mara lui lançaient des flèches pour l'en empêcher,mais sa conscience éveillée lui permettait de changer leurs armes en fleurs....au lieu de chercher à se débarrasser d'un obstacle ou de croire qu'on est victime d'une attaque,on peut se servir de l'obstacle pour voir comment on agit lorsqu'on se retrouve coincé.Est-ce qu'on se referme ou est -ce qu'on s'ouvre? Est-ce qu'on a du ressentiment ou est-ce qu'on s'attendrit? On s'assagit ou on devient  stupide?                                                                                                 Pema Chödrön

    "La perfection,c'est de l'imparfait qui aime et se donne"              Marc Vella

    Alors pas de quoi s'ennuyer, y a de quoi faire ! Eh oui, ça peut remplir une vie.


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  • C'est toujours au moment où on ne s'inquiète plus du résultat que l'inspiration vient.Créer n'a rien de personnel,c'est l'oeuvre de l'univers.La création vient d'unprofond respect de celà.     Jean Bouchart d'Orval
                                                                                                                                                             (Au coeur de l'instant)


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