•    Hier soir,soirée avecc le chanteur Môrice  Benin chez Lucie et Michel.
       Certains sont ravis,enchantés...Michel dit :"c'est le meilleur spectacle de l'année"  ...Or,c'est le premier depuis la rentrée,alors difficile de comparer mais son enthousiasme est tel qu'il prévoit qu'aucun spectacle ne pourra surpasser celui-là...D'autres,comme lui, continuent à planer un moment le spectacle terminé,et en oublient de se servir à manger...Car un spectacle chez l'habitant est toujours suivi de nourrritures plus terrestes..Chacun apporte,selon son désir,unplat salé ou sucré ou une bouteille ou du fromage ou des fruits...Tout est mis sur la table et on partage tout en échangeant ses impressions autour de l'artiste.
       Mais revenons-en au ressenti des spectateurs...D'autres,si on les interroge,disent que oui,il a de la présence,une belle voix, de beaux textes et de belles mélodies mais ses chansons ne sont pas assez simples,...ou ils ne savent pas trop pourquoi,ce n'est pas le genre de  chansons qu'ils aiment...(Les sensibilités sont différentes et on n'est pas touché par les mêmes choses,c'est certain.)..En fait, c'est un chanteur engagé,il parle de mai 68,des immigrés...et peut-être que ce qui les a gênés,ce sont surtout les idées énoncées dans certaines chansons...Eh bien quoi,parce que !Parce que l'artiste n'a pas les mêmes idéesque nous,ce qui est son droit et le nôtre aussi,cela doit-il nous empêcher d'apprécier son talent,sa poésie, sa sincérité?Si cela est, c'est vraiment dommage...S'il est authentique,si ses paroles sont en accord avec ses actes,si du moins il s'y efforce,nous n'avons pas à juger ses opinions,elles sont aussi respectables que les nôtres...Nous avions seulement à nous réjouir de ce moment de poésie enchantée qui nous était offert  !

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  • mars-2007-020.jpg                             La première fois que je l'invitais à la maison,ce fut pour moi un enchantement.Toutes les ombres de la journée,je les ai oubliées pour ne me souvenir que du sourire merveilleux de cette vieille dame qui allait tranquillement sur ses 80 ans.
       Son excellente mémoire,sa curiosité toujours en alerte,son vif désir de tout comprendre,de tout excuser,son souci de ne pas s'imposer tout en montrant naïvement qu'elle était prête à saisir toutes les bonnes occasions que chacune de ses journées voulait bien lui offrir,son enthousiasme,sa spontanéÏté,tout celame la fit paraître merveilleuse.Elle seule ,parmi tous les adultes qui étaient là, osait être sans marque,sans nul artifice ou parade.
    Elle seule ,parce qu'elle n'avait plus rien à gagner dans un fallacieux paraître,osait être simplement elle-même...Et que cela était reposant et doux d'être en sa présence...Comment pouvait-on avoir peur de vieillir en la  voyant si charmante?Comment ne pas dire tout simplement oui à tout ce que la vie nous réserve...oui aux rides puisqu'elles venaient en même temps que l'art de se simplifier...oui aux cheveux blancs qui nous délivrent du souci de plaire?  
        Auparavant,je l'avais rencontrée brièvement au cours de conférences organisées par son fils et j'avais été marquée par le regard admiratif qu'elle posait sur lui et par la joie avec laquelle elle allait l'embrasser avant de partir.N'allez pas croire qu'elle était aveugle,la vieille dame, quand il s'agissait des siens.Elle était,au contraire,étrangement lucide;il est bien vrai que l'amour rend clairvoyant et seul permet une véritable connaissance.Comment être capable d'une attention assez fine et patiente pour deviner et prévenir l'autre si l'amour ne nous guide pas.Les  siens,elle les connaissait mieux que personne.
    Inlassablement, elle me parlait d'eux,aucours des rencontres régulières que nous eûmes par la suite;Elle s'acharnait à vouloir tout comprendre...Elle était le témoin souffrant des conflits qui parfois déchirent deux membres d'une famille .
       Elle parlait aussi très souvent  de son mari mort depuis plusieurs années.A certains moments,elle souffrait même de son absence comme s'il venait tout juste de nous quitter.Pour elle alors,le présent et le passé se confondaient dans un éternel présent.
       A chaque rencontre,elle parlait des siens et de tous ceux qui approchaient les siens et qui lui devenaient proches aussitôt.Sa vie n'est qu'un tissu très serré de relations,un tissu chaleureusement,minutieusement et spontanément tissé avec tous ceux que la vie se plaît à lui faire rencontrer et que dans son coeur ,aussitôt,elle fait entrer.
       Les ans et les malheurs ont glissé sur elle sans entamer ses capacités d'accueil,sans ternir ses yeux émerveillés...Et les gens , la voyant pour la première fois,s'étonnent de tant de drôlerie et d'enthousiasme...Certes,elle détient un secret...elle peut en réjouir ceux qui l'approchent.                                                                                                                                     


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  •    Hier,je reçois par mail quelques pages de Christiane Singer...Je les avais déjà lues mais un peu oubliées et curieux hasard ! C'est juste ce que j'avais besoin d'entendre à ce moment -là...Je vous fais partager une partie de ce texte:
    "il n'y a pas d'un côté le monde avec ses guerres,ses tortures,ses horreurs,et de l'autre les hommes qui s'indignent.Il n'y a qu'un monde.Et tout ce qui respire sous lesoleil partage un souffle,unseul !
       Cette humanité qu'on déverse devant moi comme de l'eau de vaisselle dans l'auge d'un porc est bien la mienne .Je ne puis en rien prétendre être au-dessus d'elle d'un iota.Ce lieu est le mien.Cette misère des coeurs est la mienne...Il n'est rien dont je  ne résonne,dont je ne sois aussi ébranlée,fût-ce à mon insu....
       En dressant un mur contre la haine du monde, sa laideur, sa tristesse,sa vénalité,sa dépression-comme si tout cela ne nous concernait pas-nous nous nous ôtonsl e seul puissant outil de changement: la conscience que ce monde n'est rien d'autre que le précipité chimique de toutes mes pensées,de toutes mes peurs,de toutes mes cruautés.
       Mais dés que je cesse de voir le monde en dehors de moi,séparé de moi pour le réintégrer,l'incorporer ,je suis revenu dans le monde(et le monde est revenu en moi)-alors une issue se dessine,et la sensation d'impuissance cesse !
       Ce lieu que je suis,où je me tiens est transformable.
        A la question:"Que puis-je faire pour le monde?",Susuki Roshi répondait:
        "Clean up your own corner"
         De ce coin nettoyé jaillit la source.
         Qui a dégradé un seul homme a dégradé le monde. qui sauve une âme sera fêté au ciel comme sauveur du monde.
       Voilà la charnière !
       "Celui qui a vu son ombre est plus grand que celui qui a vu les anges".Celui qui a touché ses abîmes et qui a pourtant choisi la vie met le monde debout...."    Christiane Singer
                                                                                           (N'oublie pas les chevaux écumants du passé)        
       


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  • Hier,sur le blog de faux rêveur (http://www.fauxrêveur.net) j'ai lu un poËme qui m'a beaucoup plu tant par la forme que par le fond...Je voulais mettre un commentaire,mais à le lire,j'ai attrapé le tournis.Ce matin, j'ai retrouvé mes esprits...Il faut dire que le poËme s'appelle "Tournoiement"
       On peut avancer en tournoyant et même en tournicotant...L'essentiel est d'être dans le mouvement,de savourer tous les ins tants qui nous sont offerts,de les savourer intensément,justement parce qu'ils sont éphémères et toujours changeants...Le tournoiement est une façon d'avancer à laquelle je n'avais pas songé mais qui,je crois me convient assez....Avancer tout en dansant,n'est-ce pas amusant !Transformer nos faux pas en une valse et un éclat de rire ! Plus de drame !Soyons légers et dansons !
      Pour ne pas attraper le tournis,il suffit de changer de sens assez souvent :tantôt à droite,tantôt à gauche, et la tête reste bien droite,dans un équilibre harmonieux.Celà doit provoquer,à la longue,une légère ivresse,une douce euphorie mais Baudelaire nous l'a bien dit :'Il faut être toujours ivre...de vin, de poésie oude vertu à votre guise".
      Tournoyer,cela ne veut pas dire se laisser emporter,tel un fétu de paille ,par le premier vent venu...Le premier n'est pas toujours le meilleur et un peu de discernement contribue beaucoup à rendre la vie bonne et même délicieuse mais il est bon cependant de se garder assez disponible,de laisser place à l'imprévu  ...La tâche est longue...Allons donc de l'avant tout en tournoyant !
      Et quant à ceux que la peur emprisonne et que le chan gement affolle,je leur souhaite de tout coeur  qu'un jour un être plein de tendresse les approche  et les accepte tels qu'ils sont et, de morts vivants qu'ils étaient ,leur permette enfin d'accéder à la vie toujours changeante, toujours nouvelle....
      Merci encore à ce poême et à ce délicieux tournis.

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  • Ce  matin,je me réveille en me demandant ce que je vais écrire sur mon blog...J'ouvre l'ordinateur...Surprise !L'administration est en dérangement ou en réamènagement,je ne peux accéder à mon blog...Il faut  attendre !je vais faire une petite ballade...Je songe aux paroles de Osho et aux commentaires qu'elles ont provoqués...Combien il est difficile de se comprendre avec des mots ; les mêmes mots ayant un sens différent pour chacun...Peut-être;le mime Marceau arrivait à une communication plus fine rien qu'avec ses gestes et son regard...On dit que lorsqu'il rencontra Charlie Chaplin (Et Dieu sait s'ils avaient envie de se rencontrer ces deux -là),ils se sont simplement regardés longuement,ils n'ont pas échangé un seul mot,ils se sont tout dit avec les yeux...Pourtant,si imparfaits soient-ils,les mots nous sont bien nécessaires...Pour qu'ils gardent toute leur saveur,peut-être faut-il les assaisonner de beaucoup de silence !
       Pour en revenir au mime Marceau,j'ai recueilli quelques témoignages qui m'ont touchée:
                                                  "  Il disait en silence
                                                    il réchauffait le froid
                                                    il laisse la scène au brouhaha"   Arevako
    "Il était le silence incarné,le silence parlant du corps dans les blancs du visage..Au point qu'on ne se souvient pas même de sa voix,et s'il en avait une..Et pourtant quel langage que le sien !Troublant,drôle de tristesse,presque effacé,diaphane,d'une poésie lente..Les vies qu'il mimait étaient tenues comme sur un fil.Des vies d'oiseaux muets et hésitants.Des questions sans réponses....Il ne bavardait pas avec son corps,c'est un peu de son âme qui passait.Mais voilà déjà trop de mots pour celui qui n'en avait nul besoin."    Bruno Frappat   


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